La tradition veut que le Club migre tous les ans vers Gruissan pour 2 jours.
C’est donc le week-end du 21 juin que 19 bateaux sur les 22 inscrits s’élancèrent dans cette grandiose aventure.
Après un briefing rondement mené par J.C.L., dit « el presidente », avec appel des participants et instructions diverses, une remarquable file de voiliers (cf photos) se retrouva dans le chenal, suivant en cela, avec une discipline admirable, le souhait émis par le chef que le départ soit groupé et non pas comme il était d’usage déplorable jusqu’à présent «chacun pour soi et Dieu…. ».
Les bateaux exécutèrent une sardane dans l’avant port sous le regard inquiet des pêcheurs à la ligne voyant leur aire de jeu pourtant interdite s’étrécir!
File (ronde) tellement impressionnante que de fidèles gardiens, en la personne de 2 membres de la brigade nautique, alertés par cet inhabituel rassemblement, vinrent faire un petit tour pour les constatations d’usage.
Non, messieurs de la maréchaussée, il ne s’agit pas d’un mouvement spontané des plaisanciers destiné à bloquer l’entrée du port aux pêcheurs afin de protester sur le prix exorbitant du poisson…encore que…pourquoi pas… un jour ou l’autre ?
Bon, ne nous égarons pas, et retournons à nos embarcations qui, une fois sorties en haute mer par vent léger E.N.E., mer très belle et soleil tapant, s’égayèrent chacun suivant sa nature. Les uns, oubliant qu’il ne s’agissait pas d’une régate, filèrent par le meilleur trajet tout spi hissé. Les autres, d’un tempérament nettement moins compétiteur, firent route tranquillement vers le large pour se laisser ensuite doucement porter vers la côte par un vent de moins en moins présent.
Navigation souvent agrémentée des appels sur VHF d’un président toujours soucieux de la survie de ses ouailles. Quelques irréductibles vraisemblablement gaulois n’ont toujours pas trouvé quel bouton tourner pour allumer ce genre de porte voix!
Le traditionnel devoir de vacances, trop habilement préparé par J.C.L. et Alain, permit à ceux qui s’y attelèrent de ne pas bronzer (ou rougir) idiots, mais ne les empêcha pas de mesurer leurs limites culturelles.
Les premiers, arrivés plus tôt que l’heure prescrite (17 heures), attendirent sagement, mouillés dans l’entrée du chenal et, à leurs dires mêmes, dans une chaleur à la limite du supportable. Les autres, qui nageant dans une eau à 24°, qui pêchant (cf photos), attendaient l’heure dite en faisant des ronds dans l’eau.
Décidément, l’arrimage des bateaux en port « étranger » donne chaque fois lieu à un genre de rodéo très intéressant à suivre. Cette fois, ce fut sur les ondes que le show eut lieu. Un encombrement sur le 72, voire un embouteillage, prouva à nouveau les qualités de persuasion de notre président qui avait indiqué que c’est sur ce canal que les instructions d’amarrage seraient données.
Malgré les VHF qui ne fonctionnaient pas bien (la chroniqueuse, si elle était mauvaise langue, serait tentée de dire « et les possibilités auditives de certains »), les rappels des uns, les questions des autres et les interférences entre les lettres des bassins, celle des quais et les N° de place, Jean-Claude, assisté de Jean, président du Club de Gruissan, réussit, après plus d’une heure d’efforts, à caser tout son monde.
Le Club de Gruissan réunit enfin les vaillants marins autour de la traditionnelle et sympathique sangria d’apéritif. Chacun déballa ses provisions et le spectacle, toujours distrayant bien que déjà vu, des dos des représentants mâles de l’espèce humaine, alignés rouges et suants devant le feu, un grill à la main droite et une barquette de saucisses catalanes à la main gauche, ne lassera jamais leurs compagnes pour une fois installées devant leur verre de rosé.
C’est pourquoi, bien que goûtant modérément ces viandes oscillant en général entre le desséché et le carbonisé, ces dames apprécient tant les grillades.
(le correcteur mâle de cette chroniqueuse femelle s’insurge de tant de sexisme mais craint trop les conséquences d’une censure pour oser corriger la copie!)
Rosé et victuailles furent bientôt partagés dans une ambiance dont la chaleur ne devait plus rien à celle du barbecue.
Enfin, clou de la soirée, et grâces en soient rendues à notre président qui se surpasse ici en organisation de festivités, les convives purent assister à un superbe feu d’artifice lancé dans le port et offert (rendons à César…) par la municipalité à l’occasion de la fête de la musique.
Les plus vaillants (ou les plus jeunes) allèrent finir la soirée en ville afin de goûter les joies musicales de la fête citée plus haut, les autres préférèrent se reposer de tant d’émotions. Certain même tâta de la température de l’eau du port par excès de galanterie !!!!!
Le lendemain ne vit qu’un voilier de l’YCPL participer à la régate de Gruissan : Morgane avec la toujours courageuse Muriel et Philippe Couderc comme équipiers. Merci, Gérard, tu as sauvé l’honneur du club. Une météo marine alarmiste incita quelques bateaux à prendre le chemin du retour de bonne heure et ils eurent bien raison. Les autres, après avoir vaqué à bord aux menues tâches faisant l’ordinaire de la vie d’un marin, participèrent à l’apéritif où furent distribués des lots pour prix des litres de transpiration généreusement épandus à la résolution des énigmes. Un équipage réussit à donner toutes les bonnes réponses… La chroniqueuse rougit encore (et elle n’est pas la seule) de tous les points d’interrogation dont elle a parsemé son questionnaire.
Enfin les plus prudents prirent le départ rapidement, les autres tardèrent un peu. Mal leur en prit car le retour s’avéra assez mouvementé. Après une sympathique tramontane, le vent chuta tandis que la houle de Sud commença de s’installer. Les bateaux rencontrèrent alors des conditions de navigation difficiles affrontant de hautes vagues de face entravant leur course sans pouvoir naviguer à la voile. M. Volvo (ou autre) vint alors à la rescousse.
Les courageux régatiers, partis bien plus tard, arrivèrent bon derniers et par mer encore plus forte, mais tout le monde rentra sain et sauf… même le toutou imprudemment monté à bord d’Espadon !
Et Voilà….
Merci « el présidente » et Jean pour ce week-end end très convivial qui permit aux conjoints, enfants et animaux de compagnie d’accompagner les habituels afficionados régatiers . Merci aussi de leur patience à nos amis motorisés de Graulhet qui nous ont accompagnés, nous les « batolents», avec leur rapide destroyer.
Clarisse assistée de Jean-Pierre C.