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Ruta de la sal 2011

Brève chronique d’une belle régate :

LA RUTA DE LA SAL Trofeo Pepe FERRES les 21/23 AVRIL 2011 www.larutadelasal.com                        

 

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Scia Paolinn’a, avec à son bord la vaillante équipe (Manu, Jean-Pierre, Louis, Clarisse) de Guy van Cutsem, a participé à cette superbe régate (140 milles nautiques) depuis Port Ginesta (20km au sud de Barcelone) à Sant Antoni de Portmania au nord ouest de l’île d’Ibiza.

Départ de Port Leucate le lundi 18 mai. Après un trajet un peu difficile : 25nds et houle de face, mouillage nocturne dans la baie de Palamos où Guy a eu le plaisir de plonger à 7h du matin pour dégager l’ancre coincée dans un boute qui traînait par là et une recherche très angoissante de gas-oil de port en port, nous arrivons enfin dans ce très moderne et bien équipé port déjà rempli de bateaux régatiers magnifiques pour la plupart. A noter, au large de Saint Feliu, la présence, non pas d’un banc de thons, mais d’un océan avec, à perte de vue de tous les côtés, une mer bouillonnante et même blanchissante d’effervescence : très spectaculaire.

Organisation top : le lendemain 20 mai à midi, inscription finale, distribution de tee-shirts (très très verts !), denrées promotionnelles diverses, documents sur le port, le déroulement de la régate et les festivités à suivre. Le soir, la réunion d’information où ne sont conviés que les skippers et un assistant a lieu dans un espagnol ultra rapide et donc incompréhensible même pour l’interprète de service (Louis d’origine espagnole). Il en ressort que, vu la météo, le départ est avancé à 9h., au lieu de midi.

Le départ de ceux qui doivent partir de Denia, beaucoup plus au Sud, est reporté au lendemain. Ils auraient eu le vent et la houle complètement de face.

C’est en effet par un vent d’Est de 20 à 25 nds et surtout une houle de 3 à 4m, heureusement de travers, que le départ est donné. 110 régatiers en principe, en réalité certains ne prirent pas le départ, d’autres rebroussèrent en chemin. Spectacle magnifique, une mer agitée reflétant le ciel nuageux mais rose pâle à l’horizon, laissant apparaître quelques traînées de soleil. Déjà certains ont hissé le spi !…Pas nous, mais nous allons très bien quand même. Petit à petit les bateaux se dispersent.

Nous marchons entre 8 et 10nds, le vent forcit à plus de 35 nds, la houle se renforce mais ne freine pas mais mouille un peu. Nous entrevoyons quelques régatiers au loin devant, sur les côtés mais aussi, à notre satisfaction, derrière ! La barre est musclée (heureusement les équipiers mâles aussi !!). Et voilà, jusqu’à l’arrivée, une navigation costaude mais sans problème majeur sauf les paquets d’eau . A 20h, nous entendons à la VHF que certains sont déjà arrivés !! ce qui indique qu’ils ont traversé à 14nds de moyenne !!

Il faut se signaler à la VHF au Comité à un certain point au large de l’île.

Le vent se calme fort vers 1h du matin, nous régatons depuis peu avec un bateau que nous avons rattrapé et passons l’arrivée avec pétole avant lui à 2h50 : 17h50 de navigation sur un même bord, ce qui fait une moyenne de plus de 8nds. La porte d’arrivée (pas du tout placée suivant les indications) est très étroite mais visible, il faut éclairer son n°de voile au passage. Nous n’avons même pas organisé de quarts de veille puisque tout l’équipage va dormir après un repas très mérité. De l’avis de toux ceux qui avaient déjà participé à cette régate les années précédentes, jamais le parcours ne s’était déroulé si rapidement. Revers de la médaille, il y a pas mal de casse et de voiles déchirées (dont celle de Scia Paolinn’a), mais pas de bobos graves à part une avarie et donc voie d’eau par un choc de tronc d’arbre. Les secours en mer ont dû remorquer le bateau.

Il fait un temps magnifique le lendemain, ce qui permet de visiter ce très beau port et de faire un tour des pontons pour admirer les voiliers souvent spectaculaires, des bêtes de course, il est évident que nous ne jouons pas au même jeu ! Sur les pontons sèchent les équipements, des jeux de voiles impressionnants, les régatiers vaquent. Certains arrivent encore, surtout ceux de Denia, 150 inscrits. Un pot à base de cava est offert…Nous retrouvons des concurrents amis (le Grand Soleil 40 Vertigine d’Argelès, le First 47.7 Satanas IV du Cap d’Agde) et refaisons la régate ensemble. Les résultats tombent : nous sommes 33ème au général juste derrière un X55 quand même !, 8ème dans notre catégorie. Ce n’est pas mal, mais d’autres ont fait beaucoup mieux…petit debriefing, comment améliorer ? Le samedi, festivités diverses sous un beau soleil : exposition de voitures anciennes, démonstrations de danses folkloriques suivies d’un repas typique tout à fait délicieux. Une balade en ville nous permet d’admirer la très belle baie, malheureusement défigurée par un urbanisme sans âme et une architecture d’une diversité peu esthétique.
Le soir sous un chapiteau, après le récital d’un ténor très en voix et une remise de prix un peu longuette (d’interminables discours, de nombreux et variés lauréats, nous n’avons pas tout compris !!), l’extrait de la Traviata de la soprano (très en voix elle aussi) est définitivement interrompu par une coupure générale d’électricité.Enfin, dans une immense boîte de nuit absolument kitsch (cf.photo), une invitation à des agapes nocturnes réunit un nombre impressionnant d’amateurs : apéro, paella, et danses jusqu’à des « pas d’heures » pour les plus motivés (l’ancien skipper et le jeune équipier). Le dimanche de Pâques, il fait grisouille, la météo n’est pas extra pour les jours suivants, la décision est prise de partir tout de suite et de traverser avec une alternative : soit mouiller aux Columbretes soit passer directement. Le vent et la houle sont forts et de face. Finalement, navigation à la voile, vent nord fort, grosse houle et embruns jusqu’à un mouillage à San Carlos de la Rapita dans le delta de l’Ebre. Enfin le lendemain lundi soir arrivée et nuit à Port Ginesta. Retour sans problème au moteur sans vent à Leucate jeudi après-midi après une halte pour la nuit de mercredi à Estartit, à l’abri d’une forte tramontane et de creux importants. Cinq dauphins nous ont accompagnés un long moment jouant et sautant autour de l’étrave…moment magique ! La leçon de ce périple s’impose : il faut y revenir et retrouver cette ambiance festive, effervescente, cette foule animée de régatiers, cet esprit de compétition et surtout, améliorer la performance.

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