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RALLYE CAP SELVA 2010

RELATION DU RALLYE (SUR 4 ROUES) A PUERTO DE LA SELVA

LES 13 & 14 MAI 2010

 

Son intitulé l’indique, ce rallye nautique se transforma, par le fait des caprices de notre meilleur ennemi Eole, en une expédition terrestre qui ne manqua pas cependant de charmes, comme vous pourrez en juger.

Auparavant, la chroniqueuse, usant voire abusant de sa proximité avec le pouvoir, ne peut s’empêcher de faire vivre aux membres du YCPL les «savoureux» épisodes précédant ce périple héroïque en Catalogne Sud.

Il convient de dire que, toute simple qu’elle y paraisse, une telle organisation sollicite de nos édiles une longue et douloureuse maturation ou les mails, coups de fils et conciliabules sont aussi nombreux qu’interminables !

Cela commence, bien sûr, par des contacts avec la capitainerie du port d’accueil dont le but est d’obtenir l’accès gracieux au plus possible d’anneaux pendant 4 jours… à la date qui nous convient. Négociation difficile, on les comprend, conduite avec succès en catalan grâce à la médiation de Jean-Marie et Thérèse. Une fois l’accord obtenu avec des restrictions de nombre de bateaux et d’heure d’arrivée, subsiste la question (résolue de magistrale façon comme il a pu être jugé par les convives ultérieurement) du menu et du prix du repas…toujours en catalan par les mêmes.

Enfin, reste à établir l’indispensable comptabilité des bateaux inscrits qui excède toujours le nombre autorisé, d’où extrême frustration des refusés et embarras du staff. ..qui trouve une solution satisfaisante, non sans moultes discussions entre ses membres.

Parallèlement à cette effervescence organisatrice, se greffe, une semaine avant l’évènement, une angoissante recherche de la météo…Chacun y allant de son site, la chroniqueuse peut révéler que le favori du président colore la Méditerranée de toutes les nuances de l’arc en ciel, les zones les plus exposées virant du rose fuschia (force 8 à 9) au blanc le plus pur prémisse d’ un vent tempétueux. Cette consultation obstinée se répétant plusieurs fois par jour est généralement suivie de longs téléphones avec les conseillers spéciaux, le tout entretenant une sourde angoisse, contagieuse pour le proche entourage (suivez mon regard !!).

La veille du grand jour, déjà se manifestent par des coups de fil et visites, y compris nocturnes, les inquiétudes croissantes de nombre de postulants à la croisière. La décision  sera prise demain, après une ultime visite au site cité précédemment, assure le président, cachant mal de son côté, malgré la sérénité affichée, un stress grandissant.

Mais tôt le matin du 13 mai, il faut se rendre à l’évidence, devant la certitude d’affronter un retour le samedi ou le dimanche sur une mer blanchie et un vent debout de force 8 ou plus,il est décidé et annoncé sur le 72 l’annulation du départ. Heureusement, la situation du bateau présidentiel lui permet également de faire office de concierge, car un voilier inconscient, équipage harnaché de gilets (dont le chien), est aperçu à temps dans l’avant-port et invité à faire demi-tour.

Enfin, à la suite de longs palabres et afin de sauver ce qui peut l’être, il est proposé de randonner le matin et, après plusieurs coups de fil en espagnol et en catalan au restaurant, de déjeuner ensuite à l’heure espagnole.

Cependant, club de voile oblige, une dizaine de voiliers téméraires décident de partir en mer dans l’après-midi. Il fait gris et froid, le vent oscille entre 20 et 25 noeuds. Une navigation corsée a néanmoins lieu jusqu’au droit de Port la Nouvelle au cours de laquelle quelques marins expérimentés font bénéficier des équipages moins formés de leur science du réglage des voiles et de la course en général. Ce qui permet décidément de vérifier à nouveau que ce qui fait la valeur d’un voilier repose essentiellement sur la compétence de son équipage !!

Avis aux amateurs d’équipements coûteux et soit-disant performants.

Cette modification du programme n’assombrit pas la chaleureuse ambiance de l’apéritif qui devait être offert sur le ponton de Puerto et a lieu finalement dans le local du Club, surpeuplé pour l’occasion (à ce propos, un grand merci anticipé au président de la Régie du Port pour le prestigieux local prévu dans un avenir… proche).

Il est arrosé par un punch présidentiel fort réussi et heureusement prévu largement et alimenté par les toasts tartinés en un éclair grâce à une dizaine de petites mains (y compris masculines), le tout accompagné d’un madison déchainé qui semble être désormais la danse favorite de ces dames du Club et de quelques messieurs plus ou moins dans le rythme !

C’est ainsi qu’une quarantaine de courageux randonneurs se retrouvent le matin frisquet du 14 mai sur un parking assez venté de Catalogne Sud. Après un nouveau madison destiné à réchauffer les troupes surtout féminines dans l’attente des retardataires, départ est donné sur les sentiers très fleuris du cap Creus. Trois heures de balade entrecoupées de vues superbes sur la baie, de pauses photos et surtout des intéressants commentaires de Jean-Marie, notre guide, imbattable sur la pêche traditionnelle et les méthodes de culture à une époque lointaine. Arrivée et quartier libre dans le pittoresque et paisible village de La Selva del mar où enfin et inespérément apparait le soleil.

Le restaurant du port accueille, à l’heure espagnole, une troupe affamée, dont plusieurs non-randonneurs venus tout exprès, pour déguster un délicieux menu catalan avec tapas variés, précédé d’une sangria comme il se doit. C’est en fin d’après-midi, après avoir dévalisé une boutique (soldes à 60% obligent !), que chacun regagne son foyer, flottant ou non.

Pour ceux restés au port, la nuit, bien que bercée assez vigoureusement, demeura réparatrice.

A l’année prochaine, merci d’avance à un Eole plus bienveillant !

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